De nos jours, de plus en plus de jeunes Algériens sont tentés par l’émigration vers l’Europe pour fuir les mauvaises conditions de vie en Algérie. Mais face à l’épineux problème de visas, les candidats au départ se retrouvent contraints de tenter l’aventure de la migration clandestine.
La migration clandestine appelée en Algérie « Harga » n’est pas sans danger pour ceux qui tentent l’aventure à bord des embarcations de fortunes. Des centaines de familles algériennes sont endeuillées chaque année par la perte d’un des leurs, parti rejoindre le sud de l’Europe. Une situation qui pousse les parents à faire tout pour empêcher leurs enfants de prendre la mer pour émigrer clandestinement vers l’autre rive de la Méditerranée.
C’est ce qu’a tenté de faire ce père de famille qui voulait aider son fils à partir en Europe sans passer par la Harga à bord d’une embarcation de fortune. Ce père a tout simplement décidé d’acheter un visa pour son fils afin de passer la frontière sans aucun risque pour sa vie. Mais croyant aider son fils, le père se retrouve finalement inculpé pour falsification de documents de voyage. Il se retrouve même derrière les barreaux en compagnie de son fils.
Selon le quotidien Ennahar, tout a commencé lorsque les éléments de la police ont arrêté le jeune S. Aissa au niveau de l’aéroport Houari Boumediene à Alger au moment où il s’apprêtait à voyager vers l’Autriche. Le jeune a été arrêté pour tentative d’émigration clandestine, car il avait présenté un faux visa.
Un père achète un faux visa à son fils pour 90 millions de centimes de dinars
Durant son interrogatoire, S. Aissa a indiqué aux enquêteurs que c’est son père S. Achour qui lui avait acheté le faux visa pour lui permettre de voyager d’une manière « légale » vers l’Autriche. Face aux enquêteurs le père a reconnu avoir eu recours à l’achat du visa pour son fils, afin de lui « éviter les dangers de la migration clandestine » via la mer.
Le père a reconnu lors du procès qu’il avait payé la somme de 90 millions de centimes de dinars à une de ses connaissances au travail pour avoir le fameux visa. S. Achour a nié devant le juge avoir connaissance que le visa qu’il avait acheté pour son fils était faux. Quant à son fils, Aissa, ce dernier a nié toute implication dans cette affaire en affirmant devant le juge que c’est son propre père qui avait effectué toutes les démarches pour l’obtention du visa.
Accusé de tentative d’immigration clandestine par la présentation de faux documents de voyage, le fils a été condamné à une année de prison ferme. Le père S. Achour a été reconnu coupable de complicité de falsification de documents et a lui aussi écopé de la même peine assortie d’une amende de 50 000 dinars.