Les citoyens de la wilaya de Tizi-Ouzou, en Kabylie, n'ont plus le droit d'organiser des collectes de dons au profit des malades. Un arrêté du wali Djilali Doumi, tombé tel un couperet, est venu mettre fin à l'espoir suscité par ces actions de solidarité qui viennent pallier à l'incapacité du système hospitalier à prendre en charge certaines maladies.
En effet, le wali de Tizi-Ouzou a signé un arrêté, jeudi 17 février, interdisant la collecte des fonds dans les rues et les espaces publics. L'arrêté interdit même aux élus locaux d'accorder des autorisations de collecte, que ce soit aux associations, aux comités de villages ou aux particuliers. Dans le cas contraire, « des poursuites pénales seront engagées contre toute personne qui enfreindra cette décision avec retrait d'agrément aux associations ou comités des villages », avertit le wali.
Des collectes de fonds pour une prise en charge des malades à l'étranger
Depuis quelques années, les citoyens, avec la collaboration des APC et du mouvement associatif, organisent des collectes de fonds au profit de malades nécessitant des prises en charge à l'étranger ou dans des cliniques privées en Algérie. Cette nouvelle pratique était devenue nécessaire devant l'incapacité des hôpitaux algériens à prendre en charge certaines maladies.
Et pour chaque opération, un texte explicatif est rédigé avec le nom du malade ou de la malade. Le texte est toujours accompagné des cachets des associations et comités de villages impliqués dans l'opération et pour couronner le tout, le président de l'APC adjoint son cachet et sa griffe pour l'officialité et la solennité de l'opération. D'ailleurs, c'est l'implication des élus locaux, particulièrement les maires, qui assure un bon déroulement des opérations, sans couacs depuis le lancement des premières collectes.
Incompréhension et colère parmi les élus et les malades de Tizi-Ouzou
Il faut dire que cette sortie du wali de Tizi-Ouzou n'a pas manqué de susciter l'incompréhension des élus locaux et des animateurs associatifs. Parfois, de la colère de beaucoup d'entre eux qui estiment que la décision de Djilali Doumi est venue mettre fin à la solidarité citoyenne. D'autant plus que le wali ne propose aucune alternative à cette interdiction.
Aussi, l'arrêté du wali de Tizi-Ouzou a également provoqué la colère des malades qui mettent tous leurs espoirs dans ces actions de solidarité citoyenne pour arriver à financer les soins nécessaires. Certains se disent médusés par une telle décision alors que l'idéal était d'élargir ces opérations aux autres wilayas du pays. D'ailleurs, à Tizi-Ouzou même, plusieurs opérations ont été organisées par des familles de malades venues des wilayas de Boumerdes et d'Alger.