L’Algérie est secouée par une affaire d'arnaque aux visas pour des étudiants algériens. Ils sont 75 étudiants victimes de cette escroquerie par une société fictive, qui leur a soutiré des frais de procédures pour des inscriptions dans des universités en Russie, en Ukraine et en Turquie. Ce scandale a éclaté à la fin du mois de décembre 2021.
Le 15 janvier 2022, la DGSN a annoncé l'arrestation de trois personnes accusées d’être responsables dans cette escroquerie. Le 18 janvier, la DGSN revient encore sur cette affaire en diffusant cette fois les aveux des mis en cause qu'elle avait filmé. Elle a également diffusé des témoignages de certaines victimes de l'arnaque.
Les influenceurs se disent également victime de Future Gate
Témoignage de Stanley (Mohamed Aberkane)
Ainsi, dans cette vidéo diffusée par la DGSN, les influenceurs mis en cause dans cette affaire affirment être aussi victimes de cette entreprise fictive. Le dénommé Stanley (Mohamed Aberkane, de son vrai nom) a affirmé que le responsable de l'entreprise fictive « nous a contactés au début décembre 2021 pour une publicité en freelance. Cette entreprise offre des packs pour les étudiants pour aller étudier en Ukraine. Avant de signer le contrat, l'entreprise m'a affirmé que les étudiants payeront 30 millions pour les frais des études. Il (le gérant de l'entreprise fictive, NDLR) nous a fait croire qu'il travaille dans le respect des lois. Il nous a même montré des étudiants partis en Ukraine et qui vivent bien ».
L'influenceur affirme également qu'il avait des doutes. Il a indiqué « j'avais des doutes, cette entreprise est parmi les rares au monde ou tu payes cash avant même que tu t'inscrives ». Il a également révélé que 3 jours après la signature du contrat « nous avons dénoncé l'arnaque et nous avons même fait appel à d'autres influenceurs qui ont diffusé les témoignages des étudiants arnaqués ».
Témoignage de Rifka (Farouk Boudjemline)
De son côté, l'influenceur appelé Rifka (Farouk Boudjemline, de son vrai nom) témoignage que le gérant de l'entreprise fictive a pris attache avec lui pour faire la promotion des études en Turquie. « Le contrat que j'ai signé stipule que je dois faire la promotion de Future Gate pour des études en Turquie. Pour la première tranche c'est 1 million deux cent mille dinars (120 millions de centimes) la deuxième était à 400 mille dinars (40 millions de centimes). Je n'ai pris que la première tranche en cash », a-t-il déclaré en ajoutant qu'il ne s'est rendu compte de la supercherie qu'après avoir débuté le travail et rencontré les étudiants victimes de l'arnaque. Rifka affirme également qu’après avoir reçu des témoignages des étudiants arnaqués, il a directement résilié le contrat.
Affaire Future Gate : Rifka, Ines Abdelli, Stanley et Numidia Lezoul cités
Quant à Lina.D, secrétaire dans l'entreprise fictive, elle a affirmé dans son témoignage « je m'occupais des réseaux sociaux et je répondais au téléphone ». Elle a également révélé les noms des influenceurs ayant fait de la publicité à cette entreprise. Il s'agit de Rifka, Ines Abdelli, Stanley et Numidia Lezoul. O.R, le principal accusé dans l'affaire et gérant de l'entreprise Future Gate, quant à lui réfute les accusations contre son entreprise, il affirme que cette dernière est victime du chantage des influenceurs. Il a accusé ces derniers d'avoir orchestré cette polémique et d'inciter les étudiants à vouloir récupérer leur argent.
Témoignages des victimes de Future Gate
L'une des victimes de cette escroquerie affirme : « je cherchais sur internet comment pouvoir faire des études en médecines. J'ai vu un story sur le net. J'ai vu les annonces de Rifka, Ines Abdelli et Numedia Lezoul qui ont assuré que l’opération est sérieuse. Nous avons vu des témoignages d'étudiants qui ont commencé leurs études, alors nous nous sommes déplacés au bureau de l'entreprise et nous avons payé 3500 euros. Ils nous ont affirmé que dès que le visa est prêt ils allaient nous appeler pour aller directement commencer nos études ». Elle a indiqué que pour « les billets nous avons payé 18 millions au lieu de 10 et pour les frais d'inscription, 3000 euros au lieu de 300 ».
De son côté une victime d'Oran, qui voulait s’inscrire dans une université en Ukraine a raconté son calvaire et toutes les arnaques qu'elle a subis. Elle a affirmé que les promesses de l'entreprise se sont avérées fausses dès son arrivée en Ukraine. Cette étudiante a souligné que son inscription dans une université publique en Russie lui a coûté trois fois moins que ce que l'entreprise a encaissé. Il faut dire que les témoignages des victimes vont tous dans le même sens. elles ont été arnaquées par cette entreprise qui a abusés de leur naïveté.