Abdelmadjid Tebboune a signé le 31 décembre la loi des finances 2022. Une loi qui met fin officiellement aux subventions directes. Au même moment, les boulangers revendiquent l'augmentation des prix du pain. Certains ont même vendu la baguette de pain à 15 dinars au premier jour de l'année 2022.
Les autorités prévoient de remplacer les subventions des produits par des aides directes aux foyers qui en ont le plus besoin. C'est ce que prévoit la loi de finances 2022. Cependant la mise en place de ces subventions indirectes demande des mécanismes compliqués. Des mécanismes qui vont prendre du temps. Les autorités doivent faire face à un défi de taille. Selon l'économiste Mohand Touazi : « techniquement, ce sera très difficile parce que le préalable serait d'avoir un appareil statistique fiable et complet pour bien cibler ceux qui en ont réellement besoin. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. De plus, le secteur informel est tellement important que personne ne connait qui gagne quoi effectivement ».
Hausse des prix du pain et réaction de l'UGCAA et de l'APOCE
Ainsi, la décision d'augmenter le prix du pain prise par les boulangers n'a rien à avoir avec la levée des subventions. Au Fait, c'est une revendication antérieure à la loi de finances. Elle fait partie des revendications des boulangers depuis déjà plusieurs années. Toutes fois cette augmentation surprise à fait réagir plusieurs organisations. L'union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s’est démarquée des appels à augmenter le prix de la baguette subventionnée à 15 DZD.
Elle a reconnu la légitimité des revendications des boulangers, mais assure que ces dernières avaient été soumises aux autorités publiques. Ces revendications « ont été soumises aux pouvoirs publics pour les prendre en charge, notamment après la hausse des prix des intrants à l’instar de la levure et des améliorants, en vue d’assurer une marge bénéficiaire acceptable pour les boulangers sans pour autant compromettre le pouvoir d’achat du citoyen », explique l'organisation.
De son côté, l’association algérienne de protection de consommateur (APOCE) a réagi à cette hausse. Elle a tenu à rappeler que « le prix de pain ordinaire est réglementé ». L'organisation a affirmé que « les boulangers ne peuvent pas le revoir sans une décision de gouvernement ». Cependant l'APOCE reconnait également la légitimité des revendications des boulangers « par rapport à la hausse des coûts de production avec le prix de vente qui est resté le même depuis près de 25 ans ». L'association appelle donc les pouvoirs publics à la révision des prix de la baguette de pain en prenant en considération la hausse des prix des matières premières qui rentrent dans la fabrication du pain.