Selon une note du Conseil d'analyse économique, l'immigration en France ne bénéficie pas du dynamisme économique qu'elle devrait générer, et ce pour plusieurs raisons, les auteurs de la note proposent à l'hexagone de réaliser une refonte de son système migratoire, pour passer à un système similaire à celui du Canada, afin de profiter pleinement des avantages d'une immigration de travail.
Le Conseil d'analyse économique (CAE) est un organisme français qui fourni des analyses économiques, dans une récente étude Emmanuelle Auriol et Hillel Rapoport (les auteurs de la note) expliquent que « l’immigration en France est, comparativement à celle des autres pays de l’OCDE, peu qualifiée, peu diversifiée et peu nombreuse », en effet, par peu qualifié, les chiffres indiquent que 37,8 % des immigrés en France ont un niveau scolaire égal ou inférieur au brevet des collèges (contre 18,9 % chez les natifs). Concernant la diversité, la majorité (70 %) des immigrés non européens qui résident en France viennent de l'Afrique, avec deux tiers provenant des pays du Maghreb, dont l'Algérie.
Ainsi, pour attirer une immigration plus qualifiée et diversifiée, l'étude suggère de « procéder à une évaluation du dispositif « passeport talent » afin d’en identifier les faiblesses et d’intensifier son octroi tout en évaluant la qualité des diplômes étrangers et en ciblant certains pays qui ont un excédent de jeunes diplômés et sont peu représentés dans notre immigration ».
La France devrait garder les étudiants étrangers à la fin de leur cursus
Pour maintenir une immigration qualifiée, les auteurs proposent aussi d'accroitre l'attractivité de la France pour les jeunes diplômés étrangers, qui ont fait leurs études dans les universités françaises, et ce en « étendant l'octroi d'un titre de séjour à l'issue des études […] sans y adjoindre des critères de salaire minimum ni d’adéquation du travail aux qualifications ».
Allant plus loin, le CEA se dit favorable à une « réforme de fond de la politique d’immigration en France à travers l’introduction d’un système clair et prévisible, inspiré des « systèmes à points » qui ont fait leurs preuves ailleurs, notamment au Canada. Ces systèmes qui sont modulables en fonction des objectifs qualitatifs et quantitatifs pondérèrent le capital humain des candidats à l’immigration et de leur conjoint, tels que les études, l’expérience, les compétences linguistiques, l’origine, ainsi que leur capacité d’intégration à travers des compétences sociales, telles qu’une expérience préalable en France, des liens personnels et familiaux, ou encore une offre d’embauche ».