La campagne de vaccination en Algérie avance lentement, alors qu'une recrudescence du Covid est constatée dans plusieurs pays. La situation n'est pourtant pas alarmante, pour l'instant, le bilan quotidien du nombre de contaminations est stable sur la barre des 100 cas par jour, mais les spécialistes appellent déjà à la vigilance, et craignent une 4e vague qui pourrait frapper l'Algérie.
Selon le Pr Mostefa Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement (Forem), « en cas de nouvelle vague, elle sera plus importante que les précédentes. D’autant qu’on a vu un relâchement total concernant les mesures de protection. Surtout, l’effort vaccinal n’a pas suivi et aujourd’hui avec 5 millions d’Algériens totalement vaccinés et 6 millions mono-vaccinés (une dose), nous sommes loin d’avoir une immunité de groupe censée nous protéger ».
Pour le Pr Khiati, il n'y a pas d'autre solution que la vaccination, « en Europe, les décès se comptent essentiellement parmi les non-vaccinés dont le taux avoisine 15 %. En Algérie, nous sommes à 80 % voire 90 % de non vaccinés, alors même qu’il fallait à un certain moment mettre le paquet sur les catégories les plus exposées (personnes âgées, sujets souffrant de comorbidités), ce qui n’a pas été fait », indique le spécialiste au média TSA.
Le scientifique estime que l'Algérie a 12 à 13 millions de personnes qui pourraient être exposées au Covid. Les citoyens ont encore quelques semaines pour rattraper le retard dans la vaccination, avant que le nombre de cas n'augmente de nouveau. Le Pr Idir Bitam est du même avis, et estime qu'il faut uniformiser les campagnes de dépistage au niveau des ports et des aéroports, en prévision de la remontée du Covid en Europe.