Alors que la France a décidé de réduire de 50 % le nombre de visas Schengen octroyés aux Algériens, appliquant ainsi la loi Asile et Immigration adoptée en 2018, qui représente actuellement la solution de l'hexagone à l'immigration clandestine, nombreux acteurs politiques ont commenté cette décision, y compris la présidente du Rassemblement National (RN) Marine Le Pen, qui se présente aux présidentielles de 2022, et qui semble avoir un avis beaucoup plus tranché sur la question.
La France est passée à l'acte, pour forcer les pays du Maghreb comme l'Algérie, la Tunisie et le Maroc à reprendre leurs ressortissants qui font l'objet d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), des restrictions sur l'octroi des visas ont été décidées : une réduction de 50 % du nombre de visas Schengen accordés pour le Maroc et l'Algérie, et une diminution de 30 % du nombre de visas accordés aux ressortissants tunisiens.
Selon le président français Emmanuel Macron, ces sanctions ne vont toucher que « les dirigeants » et n'atteindront pas les étudiants et le monde économique. « On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement », a déclaré Macron, le 30 septembre dernier.
Marine Le Pen : « zero visas » pour les pays qui ne reprennent pas leurs ressortissants
La présidente du Rassemblement National a, de son côté, une solution qu'elle juge « meilleure ». « Je vais dire à l'ensemble de ces pays qui ne respectent pas le droit international […] tant que vous n'aurez pas repris l'intégralité de vos nationaux qui doivent retourner dans vos pays il y aura zéro visa », recommande Marine Le Pen, et d'ajouter : « car la France se doit maintenant d'être à nouveau respectée à l'extérieur, et elle ne l'est pas ».
Le Pen veut bloquer les transferts de fonds depuis la France vers l'Algérie
En plus du blocage des visas, la présidente du RN préconise de bloquer les transferts de fonds depuis la France vers l'Algérie. « Nous avons aussi des moyens de pression, il ne faut pas croire que nous sommes désarmés face à ce type de pression », explique Le Pen.
« Il y a les transferts de fonds qui sont effectués, vous savez que chaque année il y a une aide publique au développement que l'on peut couper accessoirement quand on nous ne respecte pas, mais il y a aussi l'intégralité des transferts de fonds qui sont adressés par des gens qui ont la nationalité algérienne et qui travaillent en France - ou qui touchent d'ailleurs des aides sociales - vers l'Algérie, chaque mois. Là aussi on peut intervenir. Les 1 milliard et demi qui partent chaque année de la France vers l'Algérie à travers des transferts de fonds […] ce sera terminé, ce qui permettra de réinjecter 1 milliard et demi dans l'économie française », déclare Marine Le Pen sur le plateau de BFM TV.
📹 "On peut intervenir sur les transferts de fonds des Algériens ou Franco-Algériens si l'Algérie ne reprend pas ses indésirables. Nous avons les moyens de nous faire respecter, nous sommes un grand pays: il est temps d'imposer ce respect." #BFMPolitique pic.twitter.com/TfJcyZRt0y
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 10, 2021