La France a décidé de réduire significativement le nombre de visas délivrés pour les ressortissants des pays du Maghreb. Cette décision intervient afin de sanctionner l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, qui refusent de rapatrier leurs ressortissants qui font l’objet de mesures d’expulsion. Ainsi, le nombre de visas Schengen délivrés pour l’Algérie sera réduit de moitié.
Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal s’est exprimé sur les ondes de la radio française Europe 1, il a déclaré : « je vous confirme cette information […] En 2018, nous avons adopté la loi Asile et immigration […] Et le frein à cette efficacité et aux reconduites effectives, c’est le fait que des pays refusent les laissez-passer consulaires. À partir de là, on a eu un dialogue avec certains pays du Maghreb, puis des menaces. Et aujourd’hui on met ces menaces à exécution ».
En effet, la France a ordonné l'expulsion de 7731 Algériens en situation irrégulière, mais seulement 22 sont repartis en Algérie, « soit à peine plus de 0.2 % », indique Gabriel Attal.
Réaction de l'Algérie à la réduction du nombre de visas pour la France accordés à ses ressortissants
Amar Belani, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara occidental et des pays du Maghreb arabe a jugé cette décision « disproportionnée » et « malencontreuse », il a déclaré à l’APS : « nous prenons acte de cette décision disproportionnée et nous la déplorons », il a précisé : « dans la forme, elle est malencontreuse, car elle intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière […] Sur le fond, la dimension humaine est au cœur des spécificités de la relation algéro-française et du partenariat d’exception qui lie les deux pays ».
Il a également déclaré que « la gestion des flux humains postule une coopération franche et ouverte et elle suppose une gestion commune dans un esprit de partenariat et non pas de fait accompli qui relève de considérations unilatérales propres à la partie française ».