Selon une étude sur les migrations liées au climat publiée par La Banque mondiale, plus de 200 millions de personnes dans le monde, dont 105 millions d’Africains, pourraient être obligées de quitter leur lieu d’habitation d’ici à 2050 à cause du changement climatique.
Cette étude indique qu’avec un niveau d’émission de gaz à effet de serre élevé et un développement socio-économique inégal, pas moins de 216 millions de personnes devront se déplacer dans leur propre pays dans six régions analysées : l’Amérique latine, l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, l’Asie de l’Est, du Sud et le Pacifique.
L’Afrique subsaharienne serait selon l’étude la région la plus vulnérable au changement climatique. Et ce à cause de la désertification, des côtes fragiles et de la dépendance de la population à l’agriculture de subsistance. La région connaitra par conséquent, le plus grand nombre de migrants climatiques, avec jusqu’à 86 millions de personnes se déplaçant à l’intérieur des frontières nationales.
Les Algériens seront-ils touchés par la migration climatique ?
L’Afrique du Nord n’y échappe malheureusement pas et connaitra 19 millions de migrants climatiques, ce qui équivaut à 9 % de sa population. Ce à cause de la pénurie d’eau qui ne cesse de croitre dans la région. Cette dernière étant l’un des effets climatiques à évolution lente étudiés dans le rapport, elle s’étend au nord-est de la Tunisie, le nord-ouest de l’Algérie, l’Ouest et le sud du Maroc, et dans les contreforts centraux de l’Atlas.
« Les résultats de cette étude réaffirment la puissance du climat pour induire la migration au sein des pays » selon Viviane Wei Chen Clement, un spécialiste du changement climatique à la Banque mondiale.
François Gémenne, chercheur spécialiste des questions de géopolitique et d’environnement, affirme que comprendre ces dynamiques régionales est essentiel, vu que « sur quatre migrants dans le monde, trois sont en fait internes ». D’après le rapport, 44 millions de personnes seraient toujours obligées de quitter leur foyer malgré un faible niveau d’émissions et un développement inclusif et durable. Par conséquent, la Banque mondiale suggère l’atteinte de « zéro émission nette d’ici le milieu du siècle », et ce afin de « limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ».