Ce mois de septembre est marqué par une envolée des prix des denrées alimentaires. Dans les marchés, les prix des fruits et légumes connaissent une flambée sans précédent pour cette période de l’année.
Cette augmentation des prix concerne toutes les catégories des denrées alimentaires, en l’espace de quelques semaines, les lentilles passent de 160 dinars à 250 dinars le kilogramme, les pois chiches passent de 230 à 290 dinars. Le prix du poulet, qui est la viande la plus populaire auprès des foyers algériens passe à 500 dinars le kilogramme, cette augmentation a suscité de vives réactions chez les consommateurs qui ont décidé d’organiser des campagnes de boycott de la viande blanche. La filière avicole justifie cette flambée par l’augmentation des prix des aliments de volailles, la destruction des poulaillers suite aux récents incendies et la grippe h1n5 qui a engendré un manque de poussins.
Suite à une étude, l’Apoce, (l’association algérienne de protection et d’orientation du consommateur) a confirmé l’augmentation des prix des denrées alimentaires, le prix des pâtes alimentaires a doublé, le prix du kilo de couscous est passé de 80 dinars les 500 grammes à 170 dinars, le quintal de semoule qui coûte 4500 dinars valait 2500 dinars il y a une dizaine d’années. C’est également le cas du lait en poudre, de la tomate industrielle et bien d’autres produits.
Selon l’Apoce, le pouvoir d’achat de l’Algérien a diminué de moitié, avec son salaire, il ne peut s’offrir que la moitié de ce qu’il pouvait s’offrir il y a 10 ans.
Les salaires n'ont pas bougé alors que le pouvoir d'achat dégringole
Selon cette même étude, les prix des biens de consommation et des services incontournables ont doublé au cours des dix dernières années, tandis que le salaire en Algérie n’a connu aucune évolution, notamment dans le secteur de la fonction publique.
La dégringolade de la valeur du dinar se poursuit, la monnaie algérienne est la plus faible sur le plan maghrébin, et même arabe, c’est ce qu’a indiqué une analyse d’El Khabar. L’Algérie, qui dépend principalement des importations de produits alimentaires, est directement impactée par le prix des denrées lorsque la dépréciation de la monnaie nationale se poursuit et que le décalage entre le dinar et les devises fortes augmente.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, au niveau mondial, le prix des produits alimentaires connait également une flambée. C’est notamment le cas du sucre, du blé et des huiles végétales.
Face à cette situation délicate, les autorités algériennes songent à plafonner le prix du sucre et du lait par le biais d’un décret exécutif. Elles tentent également de freiner les spéculations du marché des fruits et légumes en poussant les agriculteurs à vendre directement leurs produits aux consommateurs. Cette dernière mesure pose de nombreux problèmes, dont notamment la menace qui pèse sur les marchés de gros et les mandataires qui sont directement impactés par cette mesure.
Vers une nouvelle politique de subvention ?
Le gouvernement s’est également penché sur l’institution d’une politique de subvention ciblée. Dans le plan d’action du gouvernement, qui a été présenté par le Premier ministre aux parlementaires, il est question d’un « passage à un nouveau dispositif de subventions avec un meilleur ciblage, qui permettra de maîtriser et de rationaliser les crédits mobilisés annuellement, au titre des différentes formes de subventions et de compensation ». Ce projet tend à porter une aide aux plus nécessiteux pour garantir l’équité sociale.