Durant les dix dernières années, les salaires des Algériens n’ont pas bougé d’un poil, mais ce n’est pas le cas des prix des biens de large consommation et des services qui ont littéralement doublé en Algérie. Ce qui a fait basculer certaines catégories sociales dans la précarité.
Une étude de l’Association de protection du consommateur, comparant les prix moyens en 2010 et ceux pratiqués aujourd’hui en 2021 ; révèle une détérioration importante du pouvoir d’achat. En effet, le salaire d’un Algérien en 2010 a perdu 50 % de sa valeur en 2021 à cause de la hausse des prix.
Les prix des produits de consommation en Algérie ont doublé
À titre comparatif, les tarifs de certains produits de large consommation ont vu leur prix doubler, voire tripler en 10 ans, notamment les légumes secs. En effet, le kilogramme de lentilles est passé de moins de 100 dinars en 2010 à 250 dinars en 2021, le kilogramme de haricots blancs valait 160 dinars en 2010 contre 270 dinars actuellement. Le kilo de riz quant à lui est passé de 80 dinars à 150 dinars.
De plus, après que les pouvoirs publics aient supprimé la subvention pour le blé tendre et le blé dur avant de la rétablir. Les prix des pâtes alimentaires ont considérablement augmenté : un kilo de couscous est passé de 90 dinars à 170 dinars, un demi-kilo de pâtes coûte 75 dinars contre 40 dinars il y a dix ans. Le quintal de semoule se voit augmenter de 2500 dinars à 4500 dinars.
Le kilo de sardines de son côté est passé de moins de 250 dinars à 1000 dinars (avant de baisser à 500-700 dinars).
Augmentation des prix des véhicules en Algérie
Même les véhicules n’y échappent pas. Quant à leur valeur, un véhicule qui valait 700 000 dinars en 2010 coûte aujourd’hui plus que le double. Et depuis la suspension des importations de véhicules neufs et du montage local de véhicule, les prix des voitures d’occasion ont atteint les sommets. Et ce sans compter les charges qui viennent avec, le coût d’un litre d’essence est passé de 19 à 45 dinars. Et malheureusement la hausse se répercute non seulement sur l’automobiliste, mais aussi sur le citoyen qui paie désormais plus cher le prix du transport.
Le loyer connait également des hausses, un loyer mensuel de 8000 dinars en 2010 coûte aujourd’hui le triple. Beaucoup de propriétaires sous-déclarent le prix devant le notaire pour éviter de payer les impôts sur le montant réel. Ajoutant à cela les tarifs de l’électricité de la connexion internet.
Médecins et enseignants en colère
Les syndicats de l’éducation ont par ailleurs revendiqué un meilleur salaire, et exigent un salaire moyen de 80 000 dinars pour qu’un enseignant vive « dignement ». Le Cnapest (le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation) avait réalisé une étude en 2007 qui montre que le salaire minimum pour vivre dignement devait dépasser les 50 000 dinars « Il va de soi que les besoins en 2021 ne sont plus les mêmes qu’en 2007 » déclare le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, au journal TSA.
Même les médecins généralistes et spécialistes de santé publique tiennent à se faire entendre. Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a par ailleurs déclaré que « le médecin aujourd’hui doit toucher au minimum 120 000 dinars en début de carrière ».