Quinze mois après la fermeture de toutes ses frontières, l’Algérie décide enfin de rouvrir partiellement ses frontières aériennes, en juin 2021. Cependant, la réduction radicale des vols effectués entre Paris et Alger et les mesures prises par le gouvernement algérien compliquent la tache pour les Algériens ou binationaux qui veulent rejoindre leur pays. De ce fait, la frustration et la colère règnent parmi ces victimes de la crise sanitaire.
Un reportage réalisé par TV5 Monde montre une agence spécialisée dans les voyages vers l’Afrique et le Maghreb (SAV-AIR) situés dans un quartier occupé surtout par une population immigrée, et notamment algérienne, à Montreuil, en France, qui accueille tous les jours ces personnes désespérées. « Voir des familles dans une telle situation me brise le cœur », déclare Hassan, le gérant de cette agence. On y trouve régulièrement des personnes dépassant 80 ans, qui espèrent trouver un trajet disponible pour Alger.
Pour des « raisons sanitaires et sécuritaires », les bureaux d'Air Algérie à Paris et Marseille ont dû fermer le 31 mai dernier. Quant aux agences de voyages telles que SAV-AIR, elles n’ont pas l’habitude de vendre des billets. Seulement quelques compagnies aériennes les vendent sur internet, mais la plupart du temps les utilisateurs tombent sur un message d’erreur en essayant de les commander, certains passent même des nuits blanches à rafraîchir les pages. Et même pour les quelques chanceux qui arrivent finalement à prendre un billet, ils ont dû payer près de 600 euros pour un aller simple, quand un billet aller-retour en août normalement coute autour de 500 euros.
Environ 800 000 Algériens vivent en France, d’après l’INSEE, mais seuls quelques vols de rapatriement décollent chaque semaine vers Alger, contre des dizaines en temps normal. « L’avion qui est parti cette semaine était quasiment vide », explique une employée à l’aéroport Charles de Gaulle, les voyageurs sont dans l’incompréhension face à cette situation « C’est incompréhensible, il y a tellement de monde qui essaye d’avoir des billets », affirme la mère de l’employée qui travaille à l'aéroport Charles de Gaulle. En effet, rien que le 9 juillet dernier, des passagers ont appris que leur trajet a été supprimé seulement une fois arrivé à l’aéroport.