Des militants des droits de l'homme, des journalistes et des avocats du monde entier ont été pris pour cible à l'aide d'un logiciel de piratage « Pegasus » vendu par la société de surveillance israélienne NSO Group, selon une enquête sur une fuite massive de données.
L'enquête menée par The Guardian et 16 autres organisations médiatiques suggère un abus généralisé et continu de l'utilisation du logiciel espion de piratage de NSO, Pegasus, dont l'entreprise affirme qu'il est uniquement destiné à être utilisé contre les criminels et les terroristes.
Qu'est-ce que Pegasus ?
Pegasus est un logiciel malveillant qui infecte les iPhones et les appareils Android pour permettre l'extraction des messages, des photos et des e-mails, d'enregistrer des appels et d'activer secrètement des microphones.
L'investigation a révélé une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone qui, semble-t-il, ont été identifiés comme étant ceux de personnes d'intérêt pour des clients de NSO depuis 2016.
6000 téléphones algériens infectés par Pegasus
L'investigation a aussi révélé que 6000 téléphones algériens ont été touchés par le logiciel de piratage Pegasus, et aurait pu être des cibles potentielles, révèle The Guardian.

Forbidden Stories, une organisation médiatique à but non lucratif basée à Paris, et Amnesty International ont initialement eu accès à la liste et ont partagé cette information avec des partenaires médiatiques dans le cadre du projet Pegasus, un consortium de reportage.
La présence d'un numéro de téléphone dans les données ne permet pas de savoir si un appareil a été infecté par Pegasus ou a fait l'objet d'une tentative de piratage. Toutefois, le consortium estime que les données sont révélatrices des cibles potentielles que les clients gouvernementaux de NSO ont identifiées avant d'éventuelles tentatives de surveillance.
Que contiennent les données du projet Pegasus ?
L'analyse d'un petit nombre de téléphones dont les numéros figuraient sur la liste qui a fuité, a également montré que plus de la moitié d'entre eux comportaient des traces du logiciel espion Pegasus.
The Guardian et ses partenaires médiatiques ont révélé que des centaines de chefs d'entreprise, de personnalités religieuses, de journalistes, d'universitaires, d'employés d'ONG, de responsables syndicaux et de fonctionnaires, dont des ministres, des présidents et des premiers ministres font partie de cette liste.
Les divulgations commencent dimanche, avec la révélation que les numéros de plus de 180 journalistes figurent dans les données, y compris des reporters, des rédacteurs et des cadres du Financial Times, de CNN, du New York Times, de France 24, de l'Economist, de l'Associated Press et de Reuters.