Le phénomène de harraga continue à attirer plusieurs Algériens, qui risquent leur vie pour peut-être rejoindre les rives européennes. Ce n’est pas seulement des jeunes qui sont concernés, mais des pères et mères de familles, et des enfants embarquent à bord de bateaux de fortune, à la quête dans l’espoir de rejoindre l’Europe.
Dans un entretien accordé à TSA, le professeur en sociologie Rabeh Sebaa explique pourquoi ces personnes fuient l’Algérie. Selon lui, le phénomène de la harga est devenu plus complexe, le profil des harraga actuels diffère de ceux qui, il y a 10 ans, tentaient de traverser la Méditerranée.
Le professeur Sebaa explique qu’une baisse des harraga a été constatée pendant les trois mois qui ont suivi le début du Hirak, en février 2019. Mais maintenant il y a une augmentation de la harga. D’après ce spécialiste c’est « en relation avec ce qu’on pourrait appeler une baisse d’optimisme, une déception des jeunes notamment qui avaient placé un espoir dans ce mouvement citoyen ».
« Il y a aussi un vent de pessimisme sociétal qui a soufflé sur l’Algérie qui n’est pas dû au Hirak. Et qui a soufflé un peu plus fort sur l’Algérie ces derniers mois », ajoute le professeur Rabeh Sebaa. Ceci est dû à la crise économique et la crise sanitaire « qui a aggravé la précarisation des couches défavorisées », déduit le professeur en sociologie.