La ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, a laissé entendre, il y a quelques jours que les imams de France doivent « reconnaitre » le droit aux couples homosexuels de se marier, rapporte Le Monde.
Dans la charte des principes pour l'islam de France, adopté en janvier 2021 et signé par 5 fédérations du Conseil français du culte musulman (dont la Grande Mosquée de Paris), il est stipulé que « l’égalité femme-homme est un principe fondamental également attesté par le texte coranique ».
« Cette charte est engageante (…). L’idée, c’est de dire "comment on s’engage dans la lutte contre l’homophobie ? Est-ce que ça veut dire que dans les prêches, on considérera que deux hommes ont le droit de s’aimer, de se marier, comme deux femmes ont le droit de s’aimer et de se marier, comme le disent les lois de la République française ?" C’est cela que dit cette charte », déclare Marlène Schiappa sur LCI, le mercredi 24 mars.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz a répondu à ces propos, les qualifiant d'« incompréhensibles et d'inacceptables ».
Il a déclaré dans un communiqué que « cette charte est notre affaire et je dénie à un ministre la capacité de dicter les prêches des imams. Que resterait-il de la liberté de religion ? Que resterait-il de la laïcité ? ».
Ajoutant que :
« il y a une grande différence entre refuser toute discrimination notamment pour un motif d’orientation sexuelle et adhérer au mariage homosexuel. Comme les autres religions monothéistes, l’islam ne reconnaît le mariage qu’entre les personnes de sexe différent. Aucune autorité publique ou politique ne peut dicter une doctrine religieuse ».