Lors d'un conseil informel des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne, il a été décidé de se pencher sur une coopération avec plusieurs pays pour améliorer le rapatriement des migrants illégaux. Bruxelles prévoirait alors d'utiliser l'octroi des visas comme moyen de pression.
Ainsi, les pays qui coopèreraient avec l'Union européenne seraient récompensés avec une politique des visas plus souple. Et les autres verraient le nombre de visas accordés vers les pays de l'Union européenne drastiquement réduit.
Coopération avec les pays d'origine des migrants : un constat alarmant
Une première enquête, menée en 2019, s'était focalisée sur 39 pays et avait pour but de définir avec lesquels une telle collaboration serait facilitée et lesquels constitueraient des obstacles. La commission a indiqué que seul un tiers des migrants finissent par avoir un droit d'asile. Le reste devrait, en théorie, être retourné aux pays d'origine. Mais, des 490000 personnes qui se sont vu refuser l'asile en 2019, seules 142000 ont finalement quitté l'Union européenne, soit moins de 30 %.
Malgré les efforts fournis pour conclure des traités avec un grand nombre d'États, la Commission admet que l'efficacité des renvois des migrants est affectée par plusieurs facteurs ; principalement la reconnaissance par le pays d'origine de la nationalité de ces migrants.
Les visas : Seul moyen de pression de l'Union européenne ?
Bruxelles veut, de ce fait, faire des rapatriements la clé de voute de son Pacte migratoire. La commission devrait sélectionner un groupe de pays qui feront objet d'une surveillance accrue. Si aucun progrès n'est observé dans leur collaboration avec l'Union européenne, la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylava Johansson promet des mesures restrictives sur les visas avant l'été 2021. Elle concède aussi que cette sanction doit, d'un autre côté, être accompagnée d'une plus grande générosité envers les pays qui intensifient leur collaborent avec l'Union européenne.
L'Europe préfère prévenir une nouvelle crise migratoire
Le resserrement des relations avec les pays d'origine des migrants intervient au moment où la migration est à son plus bas. En effet, la pandémie du Covid-19 a drastiquement réduit les entrées irrégulières en 2020 ; 124000 migrants selon les données de l'Agence européenne de garde-frontières Frontex). Mais Bruxelles préfère commencer cette enquête avant qu'une nouvelle crise migratoire n'éclate. D'autant que sur certaines routes migratoires (comme celles de la Méditerranée occidentale), les arrivées ont doublé en janvier 2021 par rapport au même mois de l'année 2020. La grande majorité de ces migrants provenant du Maroc, du Mali et de l'Algérie.