Les Algériens bloqués à l'étranger à cause de la situation sanitaire vivent encore le calvaire, malgré la disponibilité de vols de rapatriement depuis la France, rapporte Tv5 Monde.
Un long parcours pour prendre un vol de rapatriement
Tout Algérien souhaitant se rendre dans son pays devra suivre plusieurs étapes, d'abord il doit fournir un motif valable pour justifier son rapatriement, il devra alors se rendre dans un consulat algérien, ou bien à l'ambassade d'Algérie en France, avec une copie de son passeport, et un justificatif.
Après cela, le citoyen algérien souhaitant se rendre dans son pays devra attendre 3 à 4 jours puis vérifier sur la plateforme en ligne d'Air Algérie s’il a été bien inscrit sur la liste de rapatriement, si son nom passe au vert, alors il sera contacté par Air Algérie qui va lui proposer les vols disponibles pour le rapatriement. Pour embarquer dans un avion vers l'Algérie il faudra aussi fournir un test PCR datant de moins de 72 h avant le vol.
Ce parcours est pour certains semé d'incertitude et de difficultés, ce qui les a empêchés de se rendre dans leur pays afin de retrouver leurs familles. C'est ce dont témoigne un médecin algérien qui exerce à Paris :
« Mon frère est mort vendredi à deux heures du matin. Il m’a appelé à son chevet. Avec les formalités de départ, je ne pouvais pas y être à temps. Pour aller en Algérie, je dois passer par le consulat ».
Des Algériens en deuil bloqués à l'étranger
Beaucoup d'Algériens n'ont pas pu assister aux obsèques de leurs proches à cause de la fermeture des frontières, et de la difficulté qu'ils rencontrent pour rentrer dans leur propre pays.
La réalisatrice algérienne Sofia Djama a témoigné de son étonnement quand on lui a demandé un motif d'entrée en Algérie :
« Quand je suis allée au consulat algérien, pour m’inscrire, la personne m’a demandé des motifs d’entrée dans mon pays. J’ai explosé de rire, je ne savais pas quoi lui répondre ».
La situation est beaucoup plus éprouvante pour la diaspora qui se trouve au Canada, en plus de la difficulté qu'ils ont à justifier l'entrée en Algérie, le prix du billet est assez cher, 1300 dollars pour un aller simple à Paris puis vers Alger, indique la même source.
Farid, un Algérien vivant au Canada, a, lui aussi, tout essayé pour assister à l'enterrement de son père, mais le consulat d'Algérie à Montréal lui a dit que sa situation « n'était pas prioritaire ».
Pour ceux qui peuvent rentrer en Algérie, le voyage retour vers l'étranger est incertain. En effet les voyageurs ne peuvent acheter qu'un billet aller, une fois arrivés en Algérie ils pourront acheter un billet retour, mais, comme l'explique le docteur Tibourtine (médecin en France) : « il n’est pas du tout sûr que vous puissiez revenir dans des délais raisonnables, c’est-à-dire qui vous permettent de reprendre votre travail dans dix jours ».